Rankbrain et le paradoxe du SEO

Rankbrain va-t-il mettre fin à l’opposition de facto entre la mission de Google et celle des experts en SEO? On dirait bien, tant la dernière mise-à-jour de l’algorithme semble indéchiffrable, 5 mois après son déploiement.

Le paradoxe du SEO

Année après année, Google a conforté sa position hégémonique sur le créneau des moteurs de recherche, ce qui lui a valu l’attention exclusive et sans précédent de la communauté web-marketing et SEO. D’où une opposition de fond : alors que la mission de Google est de fournir un algorithme de recherche parfait, qui rende compte uniquement de la qualité et de l’utilité d’un contenu, les experts en SEO promettent aux entreprises les premières places des SERP, contre espèces sonnantes et trébuchantes. Sans forcément aligner les pratiques sur les préconisations de Google.

 Redaction Web SEO - Rankbrain

L’industrie du SEO, avec ou contre Google ?

Depuis environ 15 ans, une véritable petite industrie s’est greffée sur l’énorme budget que les entreprises sont prêtes à investir dans le SEO. Cette communauté, qui se compose d’une myriade de consultants et d’experts auto-proclamés, a ses hiérarchies mouvantes, mais une poignée de stars a su émerger : Rand Fishkin (moz.com), Danny Sullivan (searchengineland.com), Eric Enge (Stone Temple), pour ne citer que les plus connus.

En face, rien, ou presque : Google a opté pour une stratégie de communication liminaire. Service minimum, la firme s’est contenté de mettre en avant un ingénieur, Matt Cutts, pour poser un visage (sympathique) sur la lutte anti-spam. Son boulot, qu’il a abandonné à l’été 2014, consistait à expliquer les bonnes pratiques pour avoir les faveurs du moteur de recherche.

D’accord, le métier de SEO, c’est de faire comprendre aux entreprises ce que Google attend d’elles, mais pas seulement. Il existe un certain nombre de raccourcis, rassemblés sous la bannière de l’optimisation SEO, qui aident une page à atteindre les sommets des SERP, en dehors de la qualité du contenu. En deux mots, plus on a de budget à investir dans le SEO, plus on a de chances d’arriver 1er sur un mot clé.

Pour les experts en SEO, la qualité du contenu a toujours été un moyen d’arriver premier sur Google, et pas une fin en soi. La preuve, jusqu’à récemment, le SEO « black hat » avait ses adeptes, ainsi que les « content farms » ou les backlinks frelatés. Mais la donne a changé depuis quelques années.

Jeu du chat et de la souris

Depuis une dizaine d’année, c’est le jeu du chat et de la souris entre Google et les experts en SEO… A chaque fois qu’une combine pour truster les premières places des SERP est découverte, Google met en place une mise-à-jour qui abolit le procédé. Jusqu’à sanctionner les sites qui ne jouent pas le jeu de la qualité du contenu, comme l’ont fait les mises-à-jour Penguin ou Panda, ou encore les sanctions manuelles.

A chaque mise-à-jour, les efforts de Google visent à rendre caducs les différents tweaks, combines, astuces, optimisations en vigueur dans le monde du SEO. Répétition absurde de mot-clé, de contenu, copier-coller, annuaires de lien, no-follow, balises diverses… La liste est longue, si l’on souhaite répertorier les astuces qui autrefois étaient pratiques courantes pour les SEO, et qui sont aujourd’hui sanctionnées ou ignorées par Google.

Jusqu’à présent, à chaque mise-à-jour, c’était le même ballet : dès les premières heures, SEO et marketeurs tentaient le reverse-engineering pour découvrir comment optimiser leur site. C’était là tout le paradoxe du SEO : les mises-à-jour censées abolir les astuces devenaient le point focal de la nouvelle génération de combines.

 Redaction Web SEO - Matrix

Rankbrain, une nouvelle donne

En effet, la dernière mise-à-jour a beau être sortie en octobre 2015, elle est radicalement plus difficile à percer à jour que les précédentes. Principalement parce que Google n’a quasiment rien laissé filtrer à son sujet (fatigué du jeu du chat et de la souris ?).

5 mois après sa sortie, la mise-à-jour divise encore les experts : une partie d’entre eux affirme qu’il est impossible d’optimiser pour Rankbrain (le reste n’est pas sûr de la méthode à employer). Tout ce qu’on sait, c’est qu’elle est basée sur l’intelligence artificielle (ou plus précisément le machine learning), et qu’il s’agit officiellement du troisième critère de classement SEO (après les liens et le contenu) : le reste n’est que spéculations. En augmentant le poids de l’AI, Google semble avoir réussi à mettre fin au jeu du chat et de la souris entre ses algorithmes et les experts en SEO. Jusqu’à la prochaine mise-à-jour ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *