5 mois après son lancement, les experts en SEO sont loin d’avoir fait le tour de RankBrain, la dernière actualisation de la recherche Google. RédactionSEO.fr vous propose de faire le point.
Une confusion entretenue par Google
Si RankBrain obsède autant la communauté du SEO, c’est que malgré son importance, Google a très peu communiqué sur le sujet. Heureusement, quelques ingénieurs de la maison (comme Gary Illies, Paul Haarh, Andrei Lipattsev…) sont d’astreintes pour répondre aux questions des SEO, que ce soit sur Twitter, sur Hangout ou lors du SMX.
La principale information est venue d’Andrey Lipattsev, « Search Quality Strategist » chez Google). Au cours d’un Hangout Q&A avec les stars du SEO (Rand Fishkin, Bill Slawski, etc…), il a lâché une information de taille : RankBrain serait le 3ème critère de classement, après les contenus et les liens (pas nécessairement dans cet ordre). C’est une véritable bombe, et c’est la première fois que Google confirme le top 3 des critères de SEO.
Alors, RankBrain, un critère de ranking? Pas si vite… Lipattsev a rectifié en demandant de ne pas se focaliser sur le terme « classement » (rank), puis en rappelant qu’il ne travaille pas directement sur ce projet précis. Pour rappel, la recherche Google, ce sont plusieurs centaines d’ingénieurs qui testent des modifications en permanence pour améliorer les SERP de façon automatisée. A l’arrivée, une certaine confusion sur la capacité de RankBrain à bousculer les classements existants, et de nombreuses questions en suspens pour les experts en SEO. Une confusion renforcée par une déclaration de Paul Haarh, rank engineer, qui a annoncé lors du SMX West 2016 que Google ne comprenait pas exactement tout ce que faisait RankBrain…
Ce que l’on sait exactement sur RankBrain
RankBrain est avant tout un outil qui permet de mieux comprendre les requêtes formulées en langage humain. Alors que Google se contentait de découper mot à mot votre requête, il peut maintenant en saisir le sens général, dans l’esprit de ce que fait votre iPhone avec Siri. Lors de son lancement, en octobre 2015, l’algorithme ne traitait que 15% des requêtes les plus floues, mais ce chiffre a probablement augmenté aujourd’hui.
En conséquence, Google peut mieux comprendre les requêtes négatives. Celles qui incluent un des termes « pas », « sans » ou « sauf » étaient auparavant improductives, puisque Google découpait la phrase mot à mot. Par exemple, si vous tapez « comment finir Zelda Spirit Tracks sans cheat », RankBrain n’affiche plus les pages de cheats. Il est aussi meilleur pour traiter les questions en langage familier, qui commencent par « c’est quoi », « c’est où », etc…
Et l’influence sur le ranking, dans tout ça ? Malgré l’indication de Lipattsev, elle serait nulle, voire faible, pour la grande majorité des mots clés. RankBrain n’intervient que pendant le traitement d’une requête, et pas dans toutes les phases préliminaires qui consistent à indexer votre site, et qui interviennent avant la requête.
RankBrain, la nouvelle philosophie de Google?
Les résultats étant plutôt concluants, tout laisse à penser que RankBrain traite aujourd’hui bien plus que 15% des requêtes les plus floues. Lorsqu’Amit Singhal, chef de la recherche, a pris sa retraite au début de l’année, c’est John Giannandrea, l’homme de base de RankBrain, qui l’a remplacé… Alors, RankBrain va-t-il prendre le pouvoir chez Google ?
S’il peut comprendre le sens d’une requête, plutôt de la découper mot à mot, RankBrain pourrait-il un jour en faire de même pour les trilliards de pages webs que Google référence? On n’en est pas là, mais pour ce qu’on en sait, RankBrain propose une approche qui dépend moins des mots clés, et plus du sens et du contexte. Une bonne nouvelle pour le contenu de qualité, qui pourrait par ailleurs, à terme, mettre fin au SEO tel qu’on le connaît…